La responsabilité sociétale des entreprises
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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La Commission européenne a défini en 2011 la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société ».
En d’autres termes, il s’agit de la contribution des entreprises au développement durable. C’est aussi la reconnaissance que l’entreprise ne doit pas se limiter à une logique financière ou économique, mais qu’elle doit également rendre des comptes à l’ensemble de ses parties prenantes (actionnaires, mais aussi clients, salariés, fournisseurs, pouvoirs publics, associations, citoyens…) en prenant des engagements sociaux et environnementaux qui vont au-delà des exigences réglementaires.
En bref
Quels sont les objectifs de la responsabilité sociétale des entreprises ?
La RSE remet en question le modèle d’affaire classique de l’entreprise, sa gouvernance et sa gestion des ressources humaines, et constitue un moyen d’affirmer son rôle citoyen.
L’expérience montre qu’une démarche de RSE peut en particulier permettre à une entreprise de :
• Accroître sa performance économique grâce à la prise en compte de l’ensemble des facteurs qui contribuent à sa prospérité à long terme, à commencer par son capital immatériel (humain, organisationnel…) ;
• Prévenir et maîtriser les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance ;
• Garantir l’acceptabilité sociale de son activité ;
• Faciliter l’obtention de financements et l’accès à de nouveaux marchés.
• Fiche pédagogique « Responsabilité sociétale des entreprises » réalisée par la Banque de France et le ministère de la Transition écologique(https://abc-economie.banque-france.fr)
Comment construire une démarche de responsabilité sociétale au sein des entreprises ?
Au préalable, l’entreprise doit identifier, idéalement avec ses parties prenantes internes (salariés, administrateurs) et externes (clients, fournisseurs, sous-traitants, partenaires financiers, etc.), les principaux risques liés à son activité y compris, lorsque cela s’avère pertinent et proportionné, les risques créés par ses relations d’affaires, ses produits ou ses services.
Ensuite, elle doit définir ses objectifs, et les mesures à mettre en œuvre pour prévenir, identifier et atténuer la survenance de ces risques et pour maximiser sa contribution à la préservation de l’environnement.
Enfin, un suivi et une évaluation de ces mesures doivent être réalisés.
Pour les accompagner dans leur démarche, des guides et des référentiels de bonnes pratiques, et plus formellement, des normes sont à la disposition des entreprises.
Des procédures de labellisations et de certifications peuvent également être engagées par les entreprises pour les aider à structurer leur démarche de RSE. Ces labellisations ou certifications, une fois obtenues, permettent à l’entreprise de faire valoir sa démarche de RSE publiquement, et ainsi attirer de nouveaux clients et partenaires sensibles à cette approche.
Comment rendre plus transparente la gestion des entreprises ?
Bien que la responsabilité sociétale des entreprises constitue une démarche volontaire, la France s’est dotée d’un cadre réglementaire pour obliger les entreprises à rendre compte des mesures qu’elles mettent en œuvre en matière de RSE : il s’agit du rapportage extra-financier.
Au-delà du rapportage, il est nécessaire de réinterroger, y compris à travers la comptabilité des entreprises, les notions de performance, de richesse et de création de valeur en dépassant le prisme strictement économique et financier qui prévaut aujourd’hui. Ainsi, depuis une dizaine d’années, des travaux sont en cours pour tenter de mettre en place une comptabilité extra-financière visant à favoriser une prise en compte plus systématique des enjeux sociaux et environnementaux liés aux activités des entreprises.
Actualités : Responsabilité sociétale des entreprises et organismes
En Savoir plus
Quel est le cadre réglementaire de la responsabilité sociétale des entreprises ?
Bien que la responsabilité sociétale des entreprises constitue une démarche volontaire, la France s’est dotée d’un cadre réglementaire pour accélérer ces démarches via notamment : (1) la transparence sur les actions menées par les entreprises, (2) la gouvernance des entreprises et (3) la gestion des risques et des impacts des entreprises.
1. La réglementation européenne a obligé les entreprises à rendre des comptes sur les actions qu’elles mènent en matière de RSE : il s’agit du rapportage extra-financier. Ainsi, l’article R. 225-105 du code de commerce (qui contribue à transposer la directive européenne de 2014 relative au rapportage extra-financier) a défini la déclaration de performance extra-financière (DPEF). La DPEF est publiée sur le site Internet des entreprises, et répond à une demande de transparence des parties prenantes (pouvoirs publics, employés, clients, fournisseurs, sous-traitants, investisseurs, ONG et citoyens). Elle permet aussi aux entreprises de promouvoir leurs actions en matière de RSE.
Afin de s’assurer de la qualité et de la fiabilité des informations extra-financières diffusées par les entreprises, la France a mis en place un contrôle de ces informations par des organismes tiers indépendants. Aucune sanction n’est fixée en cas de non-conformité de la déclaration de performance extra-financière. En revanche, le paiement d’astreinte en cas de non diffusion de la déclaration est prévu.
2. La prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans le mode de gouvernance des entreprises a fait l’objet de récentes évolutions législatives :
• La loi relative à la croissance et la transformation des entreprises (dite « loi Pacte ») du 22 mai 2019 invite notamment les entreprises à déclarer une « raison d’être » au-delà de la recherche de profits, et introduit le statut de « société à mission » ;
• La loi « climat et résilience » du 22 août 2021 introduit la consultation obligatoire du comité social et économique (CSE), qui assure l’expression collective des salariés dans les entreprises de plus de 50 salariés, sur les conséquences environnementales des activités de l’entreprise.
3. D’autres textes viennent renforcer les obligations en matière d’atténuation des risques et des impacts liés aux activités des entreprises, comme la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, la loi du 9 novembre 2016 en matière de lutte contre la corruption ou encore la loi 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre. Cette dernière demande aux multinationales d’établir et de publier un plan de vigilance pour prévenir les risques en matière d’environnement, de droits humains sur leurs propres activités mais aussi celles de leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs, en France comme à l’étranger.
Le cadre réglementaire, en quelques lois :
- Loi du 22 août 2021 portant sur la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets ;
- Loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (www.legifrance.gouv.fr)
- Loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises (www.legifrance.gouv.fr)
- Décret du 9 août 2017 pris pour l’application de l’ordonnance du 19 juillet 2017 relative à la publication d’informations non financières par certaines grandes entreprises et certains groupes d’entreprises (www.legifrance.gouv.fr)
- Ordonnance du 19 juillet 2017 relative à la publication d’informations non financières par certaines grandes entreprises et certains groupes d’entreprises (www.legifrance.gouv.fr)
- Loi du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre (www.legifrance.gouv.fr)
- Loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique (www.legifrance.gouv.fr)
- Directive du 22 octobre 2014 qui concerne la publication d’informations non financières et d’informations relatives à la diversité par certaines grandes entreprises et certains groupes (eur-lex.europa.eu)
Quels guides et référentiels pour guider les démarches de RSE ?
Plusieurs instances européennes et internationales publient des recommandations et des lignes directrices pour les entreprises qui souhaitent s’engager dans une démarche de RSE.
Citons le Pacte mondial des Nations unies, qui regroupe des milliers d’entreprises volontaires, ou encore les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales, qui sont promus et mis en œuvre dans chaque pays signataire par un Point de contact national (PCN), chargé d’aider les entreprises à mettre en œuvre ces principes et qui constitue un pôle de médiation et de conciliation entre les entreprises et leurs parties prenantes.
- Pacte mondial des Nations unies (www.globalcompact-france.org)
- Point de contact national français de l’OCDE pour la conduite responsable des entreprises (www.tresor.economie.gouv.fr)
De plus, plusieurs filières et secteurs professionnels ont développé des référentiels visant à guider les entreprises dans leur démarche de conduite responsable en prenant en compte certaines spécificités sectorielles. Par exemple, le référentiel de responsabilité sociétale des entreprises en logistique est un guide d’engagement volontaire co-construit par le ministère avec les parties prenantes de la filière logistique. Au travers de ce référentiel, le ministère vise, d’une part, à accompagner les entreprises de la filière logistique dans une démarche de responsabilité sociétale, et d’autre part, à faciliter les échanges entre donneurs d’ordres et prestataires de services logistiques, notamment lors des appels d’offre.
Enfin, la plateforme RSE, une instance de concertation animée par France Stratégie, élabore aussi des guides et des rapports sur la RSE : https://www.strategie.gouv.fr/reseau-france-strategie/plateforme-rse
Qu’est-ce que la norme ISO 26000 ?
La norme internationale ISO 26000 constitue la principale référence internationale en matière de RSE. Selon cette norme, « pour définir le périmètre de sa responsabilité sociétale, identifier les domaines d’action pertinents et fixer ses priorités, il convient que l’organisation traite toutes les questions centrales suivantes :
• La gouvernance de l’organisation.
• Les droits de l’homme.
• Les relations et conditions de travail.
• L’environnement.
• La loyauté des pratiques.
• Les questions relatives aux consommateurs.
• Les communautés et le développement local. »
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